Dans l’autoportrait des Français proposé par le CSA, Français, ce qui vous rassemble est-il plus fort que ce qui vous divise, on apprend que la religion n’arrive qu’en 5ème position dans la liste de ce qui caractérise les personnes: 4% des Français estiment que leur religion est ce qui les définit le mieux, 6% leur appartenance politique, 17% leur métier, 33% leur nationalité et 40 leur milieu social. Seul 3% des Français citent le communautarisme parmi les défis posés à la France (53% citent la création d’emplois), et 1% seulement pensent que c’est le défi le plus urgent.
Si la proximité politique explique la division de l’opinion des Français par rapport aux 35 heures ou la retraite à 60 ans, c’est l’âge qui est un critère pour le mariage pour tous: si 43% des Français y sont favorables, c’est 56% des 18-24 ans et 53% des 25-34 ans contre 32% des 65 ans et plus.
Sur les questions de religion, notons marginalement que les discriminations de tous ordres indignent 21% des Français, les fraudes aux aides sociales (41%), la précarité de l’emploi (37%) ou les incivilités (34%) les préoccupant davantage.
Cette étude dessine ” cinq Frances”: la France libérale traditionnelle, la France amère, la France absente, la France en parallèle, celle du collectif. Cette dernière tranche, qui croit au modèle multiculturaliste, rassemble 22% des Français; dans l’ensemble, ceux qui ont une vision positive du vivre ensemble en France ne représentent que 47% des Français.
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Vous avez dit cochon?
Un petit livre de Pierre Birnbaum sur la commensalité*, les prescriptions religieuses et l’identité : Pierre Birnbaum, La République et le Cochon, Paris, Seuil (Histoire), 2014.
*Commensalité, de mensa (table) et cum (avec): le fait de manger ensemble
Discriminations
Sur le site de la vie des idées, La France des discriminations, recension critique par Olivier Masclet de l’ouvrage de François Dubet, Olivier Cousin, Eric Macé et Sandrine Rui, Pourquoi moi ? L’expérience des discriminations, Seuil, Paris, 2013.
Circulaire 2013 sur l’abattage rituel pour l’Aïd
La circulaire relative à l’abattage rituel pour l’Aïd vient d’être émise par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Cette circulaire est adressée aux préfets, chargés de veiller au bon déroulement des opérations dans leur département; ceci est la version 2013, la circulaire paraîssant en général chaque année avec des variantes mineures. Il s’agit de “concilier le profond attachement des musulmans à l’accomplissement de ce rite avec les dispositions législatives et réglementaires en matière de santé publique”.
Cette circulaire exprime explicitement “la volonté des pouvoirs publics de normaliser la pratique de l’Aïd al Adha”. Pour autant, il ne s’agit pas d’entrer dans le domaine du religieux et de la pratique; la circulaire rappelle par exemple à ses destinataires de laisser “le soin à vos interlocuteurs musulmans de rappeler aux fidèles les pratiques de substitution à l’abattage sur place.”
La circulaire retrace le cadre légal dans lequel doivent se faire le transport et l’abattage des animaux, ainsi que les exigences de sécurité et d’hygiène. Elle rappelle notamment que les sacrificateurs doivent être habilités par l’une des trois mosquées agréées (Grande Mosquée de Paris, Grande Mosquée d’Evry Courcouronnes et Grande Mosquée de Lyon), mais également détenir un certificat de compétence requis depuis le 1er janvier 2013.
Les enjeux du halal en France
Un article de Mohamed Ali-Adraoui sur La vie des idées, “Les enjeux du halal en France“